mercredi 12 octobre 2011

Des vies d'oiseaux



Imaginez des princesses qui se réveilleraient non par le baiser du prince mais sous le coup de la morsure de la vie, un peu hébétées sous leurs longs voiles, mais "encore vivantes dans leur tombe".Véronique Ovaldé a le chic pour recréer ces espaces imaginaires, colorés et sensoriels, et nous transporter dans des univers à mi chemin entre le réel et le fantasmé. Ses personnages semblent sortir d'un rêve mais leurs blessures sont bien vivantes, et lorsque la foi en l'autre les font s'affranchir d'un passé douloureux et devenir eux mêmes c'est aussi une magnifique bouffée d'air frais pour le lecteur!

Un bien joli roman, qui se termine sur une note toute en douceur, l'émancipation de Vida par le biais de celle de Paloma, la renaissance pour l'une et l'envol pour l'autre, ce sentiment partagé de liberté qui se passe de mots pour les deux, et qui nous offre une reflexion toute en douceur sur les liens mères/filles. Tendre et piquant comme un bonbon qu'on aimerait garder en bouche longtemps, le plus réussi des trois lus jusque là pour moi en tout cas :D
H20

samedi 23 octobre 2010


Un beau roman surement, très stylisé en tout cas, et les amateurs vont y trouver tout ce qu'ils aiment chez Gaudé: la puissance, la fièvre l'homme face au déferlement de la nature et les vérités qui émergent. Des thèmes chers à l'auteurs et brillamment mis en scène dans ce roman choral où chaque voix reflète la face cachée de l'homme (faiblesse, angoisse, son courage ou sa folie) et se mêle parfois aux autres dans une même plainte pour finir en crescendo sur celle de "la vieille négresse".
Du travail d'orfèvre même, on sent le dramaturge rompu à cet exercice mais bizarrement je n'ai pas été emportée par le souffle de cet ouragan.
Chaque personnage m'est resté à distance, désincarné comme dans ces tragédies antiques où les voix résonnent en écho mais détachées de leurs corps. Je crois que ce texte est si dense qu'il lui faudrait une oralité, une dimension extérieure comme une scène par exemple -j'ai eu par contre plein d'imagres dans la tête- et ces 180 pages lues en solitaire cadrent moins avec la grandiloquence du propos.
Pour résumer je lui ai trouvé trop de lyrisme (d'emphase on peut dire) Ces répétitions "moi Joséphine Linc. Steelson", si elles donnent du rythme au récit, m'ont un peu lassée et j'ai trouvé que l'on frisait le pathos plus d'une fois. Il m'a juste manqué plus de proximité...